Thermodynamique statistique

  • 1. Notions fondamentales
    • a. Échelles de longueur

Échelle microscopique : atomes, molécules, ions (particules).

Échelle mésoscopique : volume contenant assez de particules pour que les variables thermodynamiques intensives (P,T) soient définies. Nombre de particules N106 .

Échelle macroscopique : nombre de particules N1020 .

  • 1. Notions fondamentales
    • a. Échelles de longueur
    • b. État d'un système

Système thermodynamique à N particules.

État thermodynamique d'un système mésoscopique ou macroscopique : variables d'états (T,P,V,etc.).

Micro-état : configuration à l'échelle microscopique.

Exemple : gaz parfait monoatomique en mécanique newtonienne (N atomes de masse ma ).

Micro-état : positions et vitesses des N atomes, soit 6N variables.

État thermodynamique : T,P .

Énergie du gaz parfait :

E=i=1N12mavi2
  • 1. Notions fondamentales
    • a. Échelles de longueur
    • b. État d'un système
    • c. Approche probabiliste

Objectif de la thermodynamique statistique : faire le lien entre les micro-états et l'état thermodynamique à l'échelle macroscopique.

Approche probabiliste : on cherche à attribuer des probabilités d'occurence aux différents micro-états.

Postulat fondamental : pour un système isolé, tous les micro-états sont équiprobables.

  • 1. Notions fondamentales
    • a. Échelles de longueur
    • b. État d'un système
    • c. Approche probabiliste
    • d. Système de particules à deux états

Système constitué de N particules.

Deux états possibles pour chaque particule :

  • État m=0 d'énergie nulle.
  • État m=1 d'énergie ε .

Micro-état du système : (m1,m2,mN) .

Énergie du système :

E=i=1Nmiε=(i=1Nmi)ε

Particules indépendantes :

  • L'énergie du système est la somme des énergies des particules.
  • Les énergies d'interactions sont négligeables mais les particules interagissent et échangent de l'énergie.

Pour un système isolé d'énergie E=msε , tous les micro-états tels que

i=1Nmi=ms

sont équiprobables.

image/svg+xml   Système de N=4 particules à 2 étatsMicroétats d'énergie E=ε   1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 1
image/svg+xml Système de N=4 particules à 2 étatsMicroétats d'énergie E=2ε 1 1 0 0 1 1 0 0 1 1 0 0 1 1 0 0 1 1 0 0 1 1 0 0

Quelle est la probabilité qu'une particule soit dans l'état m ?

  • 2. Loi de Boltzmann
    • a. Atmosphère isotherme

Modèle : gaz parfait de température uniforme dans le champ de pesanteur uniforme.

n* : nombre de molécules (ou atomes) par unité de volume, défini à l'échelle mésoscopique, non uniforme à l'échelle macroscopique.

m : masse d'une molécule.

image/svg+xml z g P(z+dz)A P(z)A ρgAdz P(z)-P(z+dz)=ρ(z) gdz-dPdz=mn*(z)g

Équation d'état du gaz parfait :

P=n*RNaT=n*kT

Constante de Boltzmann : k=1,3810-23JK-1 .

Équation différentielle pour la densité :

dn*n*=-mgdzkT

Densité en fonction de l'altitude :

n*(z)=n*(0)exp(-mgzkT)

Énergie potentielle d'une molécule :

Ep(z)=mgz

Probabilité de trouver une molécule entre z et z+dz :

f(z)dz=Cexp(-Ep(z)kT)dz

Normalisation de la densité de probabilité :

0f(z)dz=1
  • 2. Loi de Boltzmann
    • a. Atmosphère isotherme
    • b. Loi de Boltzmann

La probabilité pour qu'un système à l'équilibre thermodynamique à la température T se trouve dans un micro-état μ d'énergie Eμ est :

pμ=Cexp(-EμkT)

Condition de normalisation : la somme des probabilités de tous les micro-états est égale à 1.

μpμ=1

Probabilité d'un micro-état :

pμ=exp(-βEμ)μexp(-βEμ)

avec :

β=1kT

Fonction de partition du système :

Z=μexp(-βEμ)

Des micro-états différents peuvent avoir la même énergie.

Soit Ω(E) le nombre de micro-états ayant l'énergie E .

Probabilité que le système ait l'énergie E :

p(E)=Ω(E)1Zexp(-βE)

La loi de Boltzmann s'applique à tout sous-système d'un système à l'équilibre à la température T .

Elle s'applique donc à une particule.

Exemple : dans un système de particules à deux états, la probabilité qu'une particule soit dans l'état m est :

pm=exp(-βmε)1+exp(-βε)
  • 2. Loi de Boltzmann
    • a. Atmosphère isotherme
    • b. Loi de Boltzmann
    • c. Probabilités relatives

Rapport des probabilités de deux micro-états :

pαpμ=exp(-β(Eα-Eμ))

L'état de plus basse énergie est plus probable.

L'état de plus haute énergie a une probabilité négligeable si :

kTEα-Eμ

Les deux états sont quasi équiprobables si :

kTEα-Eμ
  • 2. Loi de Boltzmann
    • a. Atmosphère isotherme
    • b. Loi de Boltzmann
    • c. Probabilités relatives
    • d. Moyennes et écart-types

Moyenne (espérance) d'une grandeur physique X pour un système à l'équilibre thermique :

X¯=μXμexp(-EμkT)μexp(-EμkT)

Xμ : valeur de la grandeur pour le micro-état μ .

Moyenne de l'énergie :

E¯=μEμexp(-βEμ)μexp(-βEμ)

Variance et écart-type :

var(X)=(X-X¯)2¯=X2¯+X¯2-2X¯X¯¯=X2¯-(X¯)2ΔX=var(X)

Utilisation de la fonction de partition pour calculer l'énergie moyenne :

ln(Z)β=βln(μexp(-βEμ))=μ-Eμexp(-βEμ)μexp(-βEμ)=-E¯

Calcul de la variance de l'énergie :

2lnZβ2=(μEμ2exp(-βEμ))(μexp(-βEμ))-(μ Eμexp(-βEμ))2(μexp(-βEμ))2 2lnZβ2=E2¯-E¯2=(ΔE)2

Variance de l'énergie :

(ΔE)2=-(E¯β)

Capacité thermique à volume constant :

Cv=E¯T=E¯ββT=-1kT2E¯β

Variance de l'énergie :

(ΔE)2= (kT)2Cvk

Écart-type de l'énergie (écart quadratique moyen) :

ΔE=kTCvk

Évolution de l'écart-type relatif avec le nombre de particules :

ΔEE¯1N

Pour un système mésoscopique :

ΔEE¯10-3

Pour un système macroscopique ΔE est extrêmement faible devant E¯ .

L'énergie d'un système thermodynamique macroscopique à l'équilibre thermique est toujours extrêmement proche de l'énergie moyenne.

Les échanges d'énergie avec le thermostat sont négligeables.

  • 2. Loi de Boltzmann
    • a. Atmosphère isotherme
    • b. Loi de Boltzmann
    • c. Probabilités relatives
    • d. Moyennes et écart-types
    • e. Hypothèse d'ergodicité

Hypothèse d'ergodicité : au cours de son évolution temporelle, un système isolé parcourt tous les micro-états de même énergie en suivant le principe d'équiprobabilité.

Conséquence : un système en équilibre avec un thermostat évolue au cours du temps en suivant la loi de Boltzmann.

Les instruments de mesure (température, pression) sont sensibles à des moyennes temporelles.

Le temps de réponse des capteurs doit être très grand devant le temps au cours duquel le système parcourt la plus grande partie des micro-états.

Pour un système ergodique, la moyenne temporelle d'une grandeur est égale à son espérance.

Pour un système mésoscopique ou macroscopique, l'énergie mesurée est E¯ (énergie interne).

L'amplitude des fluctuations temporelles de la grandeur X est égale à l'écart-type ΔX .

Pour un système mésoscopique et macroscopique, les fluctuations des grandeurs thermodynamiques sont très faibles.

  • 3. Système de particules à énergies quantifiées
    • a. Généralités

N particules discernables.

Chaque particule a M états. L'énergie de l'état m=0,1,M-1 est mε .

Micro-état du système : (m1,m2,,mN) .

Énergie du système :

E=i=1Nmiε

Particules indépendantes : elles échangent de l'énergie entre elles mais les énergies d'interaction sont négligeables.

image/svg+xml Etat Energie 0 1 2 3 4 5 ε1 ε2 ε3 ε4 ε5 ε0 Particule 1 Particule 2 Particule 3 Particule 4 Particule 5 Particule N .......... ε m1=1 m2=0 m3=3 m4=1 m5=2

Probabilité qu'une particule soit dans l'état m :

pm=1zexp(-βmε)

Nombre moyen de particules dans l'état m (population de l'état) :

Nm=Npm

Énergie moyenne d'une particule :

e¯=m=0M-1mεexp(-βmε)m=0M-1exp(-βmε)

Fonction de partition d'une particule :

z=m=0M-1exp(-βmε)

Moyenne et variance de l'énergie d'une particule :

e¯=-ln(z)β(Δe)2=-e¯β

Fonction de partition du système :

Z=m1,m2,m2,...mNexp(-β(m1ε+m2ε+...))=(m1=0M-1exp(-βm1ε))(m2=0M-1exp(-βm2ε))=zN

Énergie moyenne du système :

E¯=-lnZβ=-Nlnzβ=Ne¯

Résultat valable pour un système de particules indépendantes.

Variance de l'énergie du sytème :

(ΔE)2=-(E¯β)N,V=N(Δe)2

Écart-type relatif :

ΔEE¯=1NΔee¯
  • 3. Système de particules à énergies quantifiées
    • a. Généralités
    • b. Système de particules à deux états

Populations des deux états :

N0=N1+exp(-βε)N1=Nexp(-βε)1+exp(-βε)

Énergie moyenne d'une particule :

e¯=εexp(-βε)1+exp(-βε)

Très haute température : kTε . Les deux états sont équiprobables :

e¯ε/2

Très basse température : kTε . La probabilité de l'état 1 est négligeable. Seul l'état fondamental est occupé :

e¯0

Énérgie moyenne du système (particules indépendantes) :

E¯=Ne¯

Capacité thermique du système :

Cv=dE¯dT=dE¯dββT=-1kT2dE¯dβ CvNk=ε2β2exp(-βε)(1+exp(-βε))2

Écart-type relatif de l'énergie :

ΔEE¯=1NΔee¯=1Nexp(12βε)

Les fluctuations d'énergie sont :

  • Grandes pour une particule.
  • Très petites pour N1 particules.
  • Négligeables pour un système macroscopique.
  • 3. Système de particules à énergies quantifiées
    • a. Généralités
    • b. Système de particules à deux états
    • c. Système de particules à nombre infini d'états

M

Fonction de partition d'une particule :

z=m=0exp(-βε)m=11-exp(-βε)

Énergie moyenne d'une particule :

e¯=εexp(-βε)1-exp(-βε)

Haute température :

kTεe¯=kTE¯=NkTCv=Nk

Capacité thermique :

Cv=-NkT2e¯β=Nkε2β2exp(-βε)(1-exp(-βε))2

Très basse température :

kTεp01E¯0Cv0

Comportement typique des systèmes quantiques à basse température : seul l'état fondamental est occupé.

  • 3. Système de particules à énergies quantifiées
    • a. Généralités
    • b. Système de particules à deux états
    • c. Système de particules à nombre infini d'états
    • d. Particules dans un puits de potentiel infini

Puits infini de largeur \(L\).

État d'une particule : m=1,2,

Énergie :

em=m2e1e1=π222mpL2

Exemple : atome d'hydrogène dans un puits de largeur L=1,0cm , énergie de confinement e1=10-37J .

Pour un puits de largeur macroscopique, l'énergie de confinement est très faible devant l'énergie thermique à \(T\) ambiante.

e1kT

Fonction de partition d'une particule :

z=m=1exp(-βm2e1)

exp(-βm2e1) varie très peu lorsque mm+1 .

Passage du discret au continu : \(m\) est un nombre réel variant de 0 à l'infini.

z0exp(-βm2e1)dm zπ2βe1=L2π(2πmpβ)12

Énergie moyenne d'une particule :

e¯=-ln(z)β12β=kT2

Énergie moyenne du système :

E¯12NkT

Pour des particules dans une boîte tridimensionnelle :

E¯=32NkT
  • 4. Système à énergie continue
    • a. Gaz parfait monoatomique

Modèle de gaz parfait monoatomique : points matériels, mécanique newtonienne.

Énergie d'un atome :

e=p22m=px2+py2+pz22m

L'énergie est une variable continue.

Les atomes sont indépendants :

E=i=1Nei

Les trois degrés de liberté sont indépendants.

Fonction de partition d'un atome pour un degré de liberté :

z=-+exp(-βpx22m) dpx

Énergie moyenne :

px22m¯=1z-+px22mexp(-βpx22m)=-lnzβ

Changement de variable : u=β12px .

z=β-12-exp(-u22m)du px22m¯=12β-1=12kT

Énergie moyenne d'un atome :

e¯=32kT

Énergie du gaz :

E¯=32NkT

Capacité thermique :

Cv=32Nk Cvm=32R
  • 4. Système à énergie continue
    • a. Gaz parfait monoatomique
    • b. Théorème d'équipartition de l'énergie

Degrés de liberté d'un atome dans le gaz : (x,y,z,px,py,pz) .

Énergie quadratique par rapport à un degré de liberté :

e(px)=px22m

px n'apparaît dans aucun autre terme de l'énergie du système (particules indépendantes).

Dans un système à énergie continue à l'équilibre thermodynamique à la température T, un terme de l'énergie qui dépend d'un seul degré de liberté de manière quadratique a une valeur moyenne est égale à 12kT .

Exemple : gaz parfait diatomique.

Degrés de libertés d'une molécule dans l'espace :

  • Translation : x,y,z,px,py,pz .
  • Rotation : θ,φ,θ˙,φ˙ .

Énergie cinétique d'une molécule :

e=px2+py2+pz22m+12Iθ˙2+12Jφ˙2

Gaz parfait : l'énergie du gaz est la somme des énergies cinétiques des molécules.

Les cinq termes de l'énergie cinétique sont quadratiques par rapport au degré de liberté. Application du théorème d'équipartition de l'énergie :

e¯=52kT

Énergie moyenne du gaz :

E¯=52NkT

Capacité thermique :

Cvm=52R

En réalité, la capacité thermique augmente avec T .

Nécessité de prendre en compte des degrés de liberté internes à la molécule, relevant de la physique quantique (énergies quantifiées).

  • 4. Système à énergie continue
    • a. Gaz parfait monoatomique
    • b. Théorème d'équipartition de l'énergie
    • c. Modèle classique des solides

Modèle de solide à une dimension :

image/svg+xml xi-1 xi xi+1 i x

Énergie du cristal :

E=i12m(x˙i)2+U(xi-1,xi,xi+1)

U : énergie potentielle d'interaction entre un atome et ses deux proches voisins.

Les atomes ne sont pas indépendants.

Énergie d'interaction élastique :

U(xi-1,xi,xi+1)=12K(xi-xi-1)2+12K(xi+1-xi)2

Ne permet pas d'appliquer le théorème d'équipartition de l'énergie.

Hypothèse d'Einstein (1907) : chaque atome ressent un champ moyen défini par une énergie potentielle Ep(xi) .

Développement limité de Ep :

E=i12m(x˙i)2+12Kxi2

Pour chaque atome, deux degrés de libertés à énergie quadratique :

  • Position : xi
  • Vitesse : x˙i

Théorème d'équiparition de l'énergie :

e¯=2×12kT

Énergie moyenne du cristal 1D:

E¯=NkT

Énergie moyenne du cristal 3D:

E¯=3NkT

Capacité thermique molaire :

Cvm=3R

Loi empirique de Dulong et Petit (1818) : tous les solides non métalliques ont la même capacité molaire.

Loi non vérifiée à basse température.

Décroissance de Cv lorsque T diminue : typique des systèmes à énergie quantifiée.

Hypothèse d'Einstein (1907) : l'énergie de chaque oscillateur harmonique est quantifiée.

Quantum d'énergie :

ε=ω

Courbe proche des courbes expérimentales.

À haute température (kTε ), la quantification est négligeable : l'énergie est continue.

Amélioration du modèle : prise en compte des interactions entre atomes.